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Au début,  la Montagne à Comeau était surnommée la Mission Saint-Éloi. Seul un évêque peut donner la permission pour construire une église. Au début du 20ième siècle, notre évêque, Mgr Barry demeurait à Chatham, mais son vicaire général, l’Abbé Louis-Napoléon Dugal résidait à Saint-Basile. Le Révérend Père Félix Verret, curé de la Paroisse de Saint-André pendant les années 1925  à 1940, avait dans son cœur de pasteur d’avoir la possibilité de construire une Chapelle à la Mission Saint-Éloi à la Montagne à Comeau pour accommoder les gens des rangs. Il est décédé au confessional à la suite de la célébration de la messe à l’âge de 43 ans.

Au printemps de 1938, la construction de la chapelle Saint-Éloi fit ses débuts dans le Rang de la Montagne à Comeau. Le Révérend Père Félix Verret a  été l’instigateur de ce beau projet. Il trouvait que les gens avaient une trop longue distance à parcourir pour se rendre à l’église de la paroisse, et que les moyens de transport étaient difficiles. Surtout pendant l’hiver, il s'agissait de tout un trajet avec les chevaux et la condition des  chemins n’étant pas déblayé comme nous le voyons de nos jours. Ayant reçu l’autorité de Monseigneur Patrice A, Chiasson C.J.M. de commencer la construction de la Chapelle, le Révérend Père Félix Verret avec tout son énergie d’entrepreneur se donna ardemment à réaliser ce beau projet, qui lui tenait beaucoup à cœur pour desservir la communauté religieuse de la mission.

La construction

Quand la décision de construire une chapelle à cet endroit eut été autorisé, Alfred Pirie fit le don d’un terrain. Le bois nécessaire à la construction fut donné par les terres de la Couronne et l’on aménagea un moulin dans la cour afin de faire le sciage des planches sur place.

Quelques années plus tard, Jim Cyr donnait un autre morceau de terrain à la chapelle pour le cimetière. Ces dons furent grandement appréciés.

En 2015, un autre morceau de terrain a été donné  pour le cimetière

par Louise Desilets et Marcel Michaud, un autre don très apprécié.

     Dons                   

 

Après cette première étape dans la construction, il fallait rendre ce petit sanctuaire plus beau et le décorer. Paul Vaillancourt, trouvant la chapelle si belle,

a alors offert aux paroissiens une belle statue du Christ Roi de l’Univers.

Le chemin de croix fut payé par plusieurs paroissiens généreux qui ont versé une modique somme pour chaque toile. L’œuvre d’art de Luigi Morgari, un artiste peintre italien, a créé les toiles originales à l’huile du chemin de la croix, tel nous le voyons aujourd’hui,

une pièce d’art qui se marie très bien dans le décor de la Chapelle.

La main d'oeuvre 

 

             Dans un élan de générosité, les gens de la région se donnèrent la main pour participer à la construction de leur chapelle. À tous les matins, Arsène Poitras s’occupait de transporter tous les volontaires prêts à travailler. Tandis que certains coupaient le bois, les autres s’occupaient à la préparation de la fondation. La chapelle fut vite érigée et prête à accueillir ses fiers paroissiens. Tous les gens étaient heureux de contribuer à ce beau projet, d’une façon ou autre.

Beaucoup de personnes ont contribué selon leurs moyens.

Paul Vaillancourt
      Luigi Morgari                    4ième station

La cloche

 

La cloche vient de la Mission de St-Gédéon, établie en 1890, sous la direction du Cardinal Taschereau et du Révérend Père Jos Rouleau, curé  de St-Gédéon depuis le 1er octobre 1899.

Syndics Honoré Veilleux et Joseph Quirion.

La cloche fut fabriquée et fondue le 24 août 1900 pour le Révérend Père Jos Rouleau., prt, par la fonderie McShane Bell Foundry, de Baltimore, MD.

Au début, la cloche était sur le perron de la Chapelle. Elle a été montée au clocher par la suite avec des câbles et poulies tirés par l’auto du Révérend Père Félix Verret. Tout un exploit!

Christ Roi de l'Univers

Orgues

            

L’orgue originale, qui est encore au jubé de la chapelle, a été montée par des câbles et poulies, un autre exploit extraordinaire vu la grosseur et pesanteur de l’orgue en question; une orgue dont il fallait avoir une personne pour pomper l’air dans les tambours si nous voulions avoir du son. Une autre petite orgue électrique a été achetée par la suite par les paroissiens qui a été endommagée par l’eau et l’humidité pendant les 14 ans de fermeture.

Albert Godbout a fait don de son orgue électrique Hammond et d’un amplificateur d’une valeur de près de 4000 $ à la Fondation. Il avait à cœur le projet de la Fondation, ayant lui-même joué de l’orgue, d’autres instruments et fait du chant à la chapelle pendant son jeune âge.

               Karn                                                                                                                   Hammond

Le ménage printanier

 

À tous les printemps, les femmes se chargeaient de faire le grand ménage de la chapelle. Puisqu’il n’y avait pas d’eau courante sur place, on devait apporter l’eau de chez un voisin et la faire chauffer sur le poêle à bois situé au sous-sol.

Pour défrayer les coûts de la chapelle, les paroissiens ont organisé des bazars et soupers-bénéfices qui se tenaient au sous-sol. Bien que ce dernier ne fût pas fini, les repas avaient lieu à cet endroit tout de même. Comme les bazars étaient très populaires dans le temps et beaucoup de paroissiens fréquentaient ces événements pour ramasser des fonds, qui donnaient toujours de bons résultats. Il  existe bon nombre d’anecdotes au sujet de ces rencontres, dont le récit faisait rire ceux qui y étaient et qui s’en souviennent. Les personnes responsables de faire les repas pour l’occasion étaient des cuisiniers hors pairs. Le tout avait lieu sur le terrain de la chapelle ou à l’intérieur. Avant de placer les bancs, une grande danse fut organisée dans la chapelle, et ce fut un énorme succès. 

Aucune dette n’a été attribuée à la construction de la chapelle.

La contribution généreuse de tous les paroissiens et autres personnes généreuses des environs ont contribué à la réussite de ce beau projet spectaculaire, une fierté pour tous.

Les bazars

 

L’organisation des bazars était toute une corvée, ex : les repas, les kiosques avec différents objets à vendre, la pêche surprise pour les plus jeunes avec un petit cadeau au bout de la ligne à pêche, le tricot et autre artisanat, pâtisserie maison, la tire de chevaux, la frappe de force avec une masse, etc.

La bénédiction de la chapelle

La bénédiction eut lieu en mai 1939. Il y avait une très grande foule à cette cérémonie.

À ce moment-là, la cloche était encore sur le perron de la chapelle.

Quelques années plus tard, elle fut montée et installée dans le clocher.

Les gens de la Montagne ont choisi de nommer leur chapelle du nom de Saint-Éloi, en l’honneur du Révérend Père Éloi Martin, deuxième curé de la paroisse (de 1907 à 1925).

Né à St-Basile, N.-B., le 8 mai 1871, il fut ordonné prêtre à St-Basile 26 août 1900, Vicaire à Bathurst de 1900 à 1907, curé à St-André de Madawaska de 1907 à 1925.

Il est décédé subitement lors d’un voyage à Rome, le jour de l’Ascension le 21 mai 1925.

Inhumé à Rome le 28 mai 1925, dans le caveau du Séminaire basilique,

Canadien au Campo Santo de San Lorenzo à Verano.

Rév. Père Éloi Martin 
Deuxième curé de
 Saint-André 
-DE PROFUNDIS-
1907-1925
Rév. Père Félix Verret
Premier vicaire 1923-1924
Troisième curé 1925-1940

Messes

 

            À la Montagne, une seule messe était célébrée la fin de semaine, soit le dimanche, à 9 heures du matin. En hiver, pendant les premières années, le prêtre, le curé ou le vicaire de Saint-André devait se rendre en traîneau tiré par un cheval à la Mission pour célébrer la messe qui attirait les gens de la région et des environs. La Chapelle était toujours remplie; à la messe de minuit, il fallait ajouter des chaises et tout de même il y avait encore des personnes debout; tellement de beaux souvenirs. Les quêtes étaient toujours fructueuses, et on dit même que, plusieurs fois, elles dépassent celles de l’église de Saint-André. La Chapelle Saint-Éloi a été témoin de plusieurs messes, de mariage et de funérailles au cours de ses 61 ans de services à la communauté de la Montagne à Comeau.

L'accueil chaleureux des paroissiens

 

L’accueil des paroissiens pour leur curé ou le prêtre célébrant était toujours chaleureux chez Jim et Rose Cyr après la célébration de la messe pour un bon verre de lait, du jus ou du café avec des tartines avant de retourner au village, et ça pendant de nombreuses années. Le curé ne retournait pas au village avant d’avoir dégusté sa collation; quelle belle initiative de partage et d’accueil.

Les gardiens

 

Le premier gardien fut Claude Roberge qui occupa le poste pendant plus de 35 ans et le dernier gardien fut Edgar Michaud pendant plus de 25 ans. Au cours de ces 25 ans, Jean-Guy Levesque fut le gardien à court terme. Jocelyn Cyr a pris soin de tondre la pelouse pendant de nombreuses années pour le cimetière et la cour de la chapelle et l'a encore fait après la fermeture de la chapelle.

Pendant l'hiver, M. Cyr s'efforçait d'assurer l'accès à la chapelle en cas d'incendie. M. Cyr a consacré son temps et des dons financiers pour garder la chapelle en bonne condition.

La dernière messe

 

La dernière messe fut célébrée à minuit de l’an 2000, par le Révérend Père Lucien Levesque.

« C’est bien triste de voir la chapelle fermée », disaient les paroissiens. Beaucoup de  souvenirs surgissent lorsqu’il en est question, et la conversation s’anime. Ce qui est réconfortant, c’est que ce sont tous de si bons souvenirs à garder dans notre cœur de paroissiens.

La Croix Glorieuse 

 

L’installation de la Croix Glorieuse eut lieu en  juillet 2004. À ce moment-là, le Révérend Père Frédéric Poitras célébra une dernière messe à la chapelle. Il fut un grand fervent de la Chapelle. Il est décédé le 16 juin 2017, la veille de son 80e anniversaire de naissance, à la suite d’une complication chirurgicale.

Bienfaiteur et instigateur du projet

 

                  En 2011, Mario Cormier, natif de Saint-André, demeurait à Vancouver depuis au-delà de 30 ans.                                 Lorsqu’il venait visiter la région et qu’il voyait la Chapelle délaissée et fermée complètement aux                                  visiteurs, il était beaucoup peiné et bouleversé de cette situation. Pour lui, la chapelle était une place                          exceptionnelle au recueillement. Il trouvait qu’il y avait certainement une opportunité de faire revivre                    cette petite chapelle qui avait été fréquenté assidûment pendant 61 ans. Des souvenirs de sa tendre enfance, ayant lui-même participé à maintes reprises aux messes dominicales. À la suite de plusieurs discussions avec Mgr Claude Champagne, le Nonce Apostolique à Ottawa et autres évêques de la région, c’est en décembre 2011 qu’il fit sa première demande auprès des comités de la paroisse, mais à ce temps-là sa demande fut refusée. Mais avec sa grande confiance en Dieu et le fait qu’il avait dans son cœur le grand projet de faire revivre la Chapelle Saint-Éloi à la Mission, il continua de persévérer avec confiance et ce que le Seigneur exaucera sa demande; il en était convaincu. C’est donc au mois de juillet 2014 à la suite de l’autorisation reçue du Révérend Père Pierre Thibodeau, modérateur de la paroisse dans le temps, qu’il pouvait aller de l’avant pour rénover la chapelle.

Les travaux ont fait leurs débuts le 3 juillet 2014, pour se terminer le 5 novembre 2014.

Dans quatre mois, la Chapelle a été rénovée complètement, en gardant la structure originale afin de sauvegarder le patrimoine et l’historique de cette petite chapelle.

Mario était une personne dévouée au bien-être de sa communauté et toujours prêt à aider les plus démunis. Lors d’un voyage en Albanie pour participer  à la construction d’un hôpital, il y est resté près de deux ans aller et retour de Surrey en Colombie Britannique à Albanie afin d’œuvrer pour ce gros projet. Mais quand les rebelles ont pris possession du territoire, tout a tombé en ruine. Malheureusement, le projet a été complètement détruit.

À ce temps-là, il eut la vie sauve grâce à Mère Teresa, qui était en mission en Albanie pendant cette période. Mario avait une grande dévotion et respect envers Mère Teresa.

Une expression que Mario répétait souvent : « N’attend pas ce que les autres vont faire,

c’est à toi d’agir, c’est comme ҁa que les projets se réalisent. »


 

                Accomplissements             

                     

Le projet a débuté avec un puits d’eau potable, une fosse septique, l’isolation de la toiture, l’électricité complètement remis à neuf, refaire le perron et la rampe, la peinture à l’intérieur de la Chapelle et du toit, tout en gardant la structure de la chapelle intacte et le cachet tout à fait unique en son genre, de nouvelles portes pour l’entrée, construction de deux salles de bain et la réinstallation des lampadaires originaux dans l’allée centrale de la Chapelle. Le sous-sol a été complètement aménagé pour recevoir les gens à la suite d’activités ou cérémonies, un lieu de rencontre sociale. Mario a ajouté la technologie numérique d’aujourd’hui en introduisant un système de son, un écran de 15 pieds, un téléviseur au sous-sol, pour donner aux gens l’opportunité de faire la méditation avec des diapositives et musique appropriés pour l’occasion. Le projet qui lui tenait tant à cœur enfin réalisé fut une grande joie pour Mario, malheureusement qui fut de courte durée puisqu’il est décédé accidentellement le 11 mai 2015,

une grande perte pour les gens fervents de la Chapelle.

Aujourd’hui, deux ans à la suite de son décès, sa conjointe, Dona Hurry, a pris la relève pour continuer le bon fonctionnement de la chapelle. Sa grande générosité envers la vision du projet et le rêve de Mario pour garder la chapelle fonctionnelle est extraordinaire, et est grandement apprécié de tous.
© Fondattion Chapelle Saint-Éloi Inc.
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